On a cherché le soleil ... et on l'a trouvé ! En me lançant dans l'aventure du raid vtt des chemins du soleil avec Steve, je savais que la partie serait difficile. Même si je savais que l'insatiable est d'abord là pour passer un bon moment, la différence de niveau entre nous m'a fait stresser un maximum avant l'épreuve... Au point que les 10 derniers jours avant de partir mon corps n'a cessé de me le montrer en me proposant des contractures différentes chaque jour sur les cuisses et mollets.

Bref, c'est "légèrement" stressé que je pars jeudi matin pour notre rendez-vous à Saint-Etienne pour covoiturer.

Arrivé pile à l'heure, je vois les minutes défiler et commence à m'inquiéter. Quand enfin j'arrive à avoir Steve au téléphone, il me dit qu'il se trouve à l'aire de la Chabure et qu'il a raté la sortie que je lui avais indiqué. Ça commence bien, le meilleur orienteur du club qui se perd sur l'autoroute! Faut le faire quand même... Après l'y avoir retrouvé, nous partons ensemble de St Chamond vers Gap.

Arrivé là-bas, Steve va déposer la voiture à l'arrivée et revient avec la navette. Pendant ce temps là, j'ai le temps d'installer la tente et de faire une petite sieste. Au fur et à mesure, le stress monte encore (enfin, pour moi) jusqu'à ce que ce soit l'heure du prologue.

avant_le_prologueEtape n°1
C'est une "petite" épreuve de 27 km (700D+) très roulante. Les premiers hectomètres en peloton, c'est la guerre pour se faire une place. Dès que les jeunes du PJPC s'effacent, tout le monde met les watts. Je me laisse griser et pars trop vite. Je suis vite dans le rouge et toutes les équipes dépassées dès le départ repassent facilement devant. Steve m'attend déjà...
A l'arrivée, après 27km à presque 20km/h, je me sens déjà dépassé. Les 84km du lendemain me font déjà peur.

Etape n°2
Après une courte nuit passée à grincer des dents (ben oui, j'avais perdu mon "dentier" anti-grincements), c'est l'heure de partir pour l'épreuve marathon.
Comme la veille, je pars trop vite et au bout de 25-30 km, c'est le black out : plus de jambes. Pire, les crampes commencent à faire leur apparition sur les deux cuisses. Là, Steve, commence son week-end de forçat et me tracte dès que ça monte. Moi, je ne profite pas du paysage, ni de rien et les 50 derniers kilomètres seront un calvaire pour moi. Toute la journée, je me demande si je serai capable de continuer jusqu'à dimanche comme ça.

Après avoir découvert tous les muscles de mes cuisses grâce aux crampes et après un bon stop au second ravito, on repart vers l'arrivée. La fatigue aidant, je lâche la trace dans un chemin vraiment pas difficile et me retrouve vite les 4 fers en l'air et les coucouniettes écrasées par le vélo. Les 5-10 minutes qui vont suivre seront délicates me faisant oublier les crampes. Tout le monde s'inquiète en me voyant me tortiller dans tous les sens mais finalement, ils repartent tous en rigolant ! N'ayant finalement rien de cassé (!), on reprend notre chemin. Et puis, arrive la dernière montée, précédée d'une longue route en faux-plat où on devine du relief avoisinant qu'il va falloir encore avaler presque 600m de dénivelé. Malgré la laisse, les jambes ne tournent plus et je dois régulièrement souffler pour avancer un peu. En bas de la descente, la ligne d'arrivée à Orpierre arrive vite. Je peux enfin respirer un peu.
Après une bonne douche et avoir partagé une bière avec les copains de 400Team Sainté (Rémi et Alain), on part se reposer 15 minutes avant le briefing. Mais, on se réveille 45 minutes plus tard ! Le briefing est déjà passé ! Bon ben demain, on se débrouillera comme on pourra, et puis, c'est tout...
Pour le repas, on retrouve Gilles et Coralie venus en tant que bénévoles (Gilles assurait l'assistance médicale en moto). Puis, vient l'heure du dodo.

Etape n°3DOSSARD-35
Le départ a lieu « à la fraîche » sur la place principale d’Orpierre. Bizarrement ça sent moins la testostérone et contrairement à la veille on décide de partir sagement et d’aviser au cours de la journée que l’on considère de transition : 62km et 2.100 de D+. Cette sage stratégie permettra à Alex de mieux profiter de la journée. Notre rythme est régulier et nos pauses ravito sont régénératrices. Enfin c’est vite dit car quand tu passes 10 minutes à te goinfrer de bons produits (crème de marron, orange, saucisson, croquant aux amandes, sirop,…) les jambes et le ventre sont lourds pour repartir.
Nous croisons les mêmes équipes que la veille. Les paysages changent, on découvre des vignes, des champs de lavande et la météo est toujours de notre côté. Pour combler ce sentiment de « on est mieux là que dedans » des singles de folie en descente. Parfois on se tape 700m de D- d’un coup avec des lacets, des passages techniques, des franchissements, de la caillasse et donc de l’adrénaline à n’en plus finir. A ce jeu-là ce sont les plaquettes de freins d’Alex qui se révèlent le maillon faible. On l’entend de loin, il n’y a pas encore d’étincelles ni d’odeur de barbecue donc ça attendra l’arrivée à Buis les Baronnies.
Après s’être gavés sportivement parlant on ira se gaver gastronomiquement : bière + coupe glacée avec les potes et ensuite … repas du soir toujours aussi bon grâce aux prestataires de haut niveau que l’orga nous a déniché, accompagné de vin Bio off course.

Etape n°4
Levé 5H30 du mat pour un départ 2H plus tard, nous ne sommes plus qu’une petite soixantaine d’équipes rescapées. Le profil de cette ultime étape pour rallier la capitale de l’huile d’Olive (Nyons) ressemble à des montagnes russes 2.900 de D+ en 61km !
Comme la veille départ prudent et remontée en fanfare. Au bout de 15km premier souci technique depuis le début du raid, mes cales de chaussures se font la malle. Un coup de clef BTR et c’est parti mon kiki, mais pas pour longtemps Alex crève, enfin sa roue car lui il a repris des couleurs et devient de plus en plus fort au fil des kilomètres. Réparation express et l’on remonte en selle boostés comme des puceaux devant le calendrier de Clara Morgane.

A mi-journée 1er ravito, on ne s’éternise pas et ainsi on repart avec des jambes nickel. Reste 2 belles montées et la laisse continue à faire son travail. Il y a une belle cohésion d’équipe, plus que 30km et l’on aura relevé notre défi. Dans les descentes c’est plein gaz, on se dit que si l’on se loupe on … saloperie de cerveau, depuis quand tu réfléchis ?! Dans la dernière montée c’est festival, on ramasse plein de moucherons sur le parebrise, ça sent le pressoir. Encore une dernière descente on a tellement serré les fesses que l’on pourrait faire 1L d’huile pressé à sec avec une seule olive.


Et voilà on franchit la ligne. Une vraie belle aventure, des supers émotions mais … on n’a pas que ça à faire, le ravito nous tend les bras.
Un grand merci à Hervé Simon et toute son équipe pour nous avoir proposé cette traversée. Un tracé au top, on y reviendra sans aucun doute.

Actu Alex F et Steve